Le stock « Nord » (Manche et Mer du Nord) de rouget barbet connaît une forte variabilité d’une année à l’autre. Un avis biologique est rendu par le CIEM depuis 2013, basé sur des tendances d’indicateurs, mais sans mesure de gestion particulière (pas de quota ou taille minimale de capture).
Contexte
Objectifs
Améliorer les connaissances pour réaliser une évaluation du stock nord de rouget barbet.
Acquérir des connaissances sur la distribution spatiale du rouget barbet.
Actions
- Etude des données commerciales
Contrairement à la série temporelle des débarquements totaux par flottilles disponible pour tous les pays, les données liées à la structure en taille/âge de la population (observation des captures par catégories commerciales, prélèvement d’otolithes ne sont collectées que par la France, depuis 2004.
- La campagne scientifique CGFS et l’évaluation quantitative depuis 2015 (CIEM)
La mise en place d’un modèle structuré en âge, à partir des données de campagne scientifique et des captures déclarées, vise à estimer l’état actuel du stock et de son exploitation par rapport à un objectif de RMD ou « rendement maximal durable » (niveau d’exploitation permettant de maximiser les captures sans mettre en péril le renouvellement du stock). Le projet vise également à assurer la continuité des données de campagne scientifique suite au changement de navire scientifique pour la CGFS (Gwen Drez entre 1988 et 2014, Thalassa à partir de 2015).
- Acquisition de connaissances sur la distribution spatiale du rouget barbet
Il s’agissait de mettre en œuvre une approche de modélisation d’habitat via de nouvelles méthodes statistiques permettant de coupler des données de nature différente données de campagnes scientifiques et données commerciales (programme OBSMER).
Résultats
Etude des données commerciales
Au début des années 2000, la majorité des captures étaient françaises, et au chalut de fond. Désormais, les principales captures proviennent des Pays Bas, à la senne danoise.
La campagne scientifique CGFS et l’évaluation quantitative depuis 2015 (CIEM)
Depuis 2009, la majorité des rougets capturés sont d’âge 0 ou 1. Les résultats de 2017 montrent que la pression de pêche a été trop forte (supérieure au seuil RMD) en 2014 2015 et 2016 mais les données ne permettent pas encore d’estimer et de comparer l’abondance du stock au seuil de biomasse RMD.
Tous les modèles (structurés en âge, basé sur les traits d’histoire de vie) montrent une exploitation importante de ce stock Cette forte exploitation implique une structuration de la population « écrêtée » où manquent les individus grands/âgés Cependant de bons recrutements sont toujours observés, mais ils créent de fortes variations de biomasses observées d’une année sur l’autre, impliquant de fortes variations de captures.
Acquisition de connaissances sur la distribution spatiale du rouget barbet
D’une manière générale le substrat et la profondeur ne ressortent pas comme des variables significatives permettant d’expliquer la distribution du rouget barbet. La salinité et la température semblent mieux prédire la présence de rouget barbet. Les résultats montrent des déplacements pendant l’hiver et l’été en Mer du Nord, ainsi que des déplacements mensuels en Manche Orientale influencés par la température et la salinité.
Les essais réalisés en séparant adultes et juvéniles montrent que ces deux groupes sont sensibles à la température, mais que les adultes préfèreraient les eaux salées, et les juvéniles les eaux moins salées. Les juvéniles commencent à être observés en Manche en Octobre/Décembre (naissance en Juillet) et en Janvier en Mer du Nord. Les adultes ne sont présent en Manche qu’à partir de Mai (pas/peu de présence en Mars/Avril).