La pêche à l’anguille sur les lagunes du Languedoc-Roussillon est très ancienne et il est primordial de pouvoir la faire perdurer. C’est pourquoi le projet ECOPANG semble important pour guider les réflexions d’évolution de nos pratiques de pêche. Le projet […]

Thématique : Espèces pêchées ou élevées, stocks | Localisation : Méditerranée | Filière : Pêche

Contexte

La pêche à l’anguille sur les lagunes du Languedoc-Roussillon est très ancienne et il est primordial de pouvoir la faire perdurer. C’est pourquoi le projet ECOPANG semble important pour guider les réflexions d’évolution de nos pratiques de pêche.

Le projet Ecopang a pour vocation d’analyser et de mettre en perspective la spécificité de la pêcherie d’anguilles de notre région en termes de caractéristiques des « populations » d’anguilles et d’application de mesures de gestion locale de la ressource en anguilles. L’anguille est l’une des principales espèces cibles de la pêche lagunaire. Le nombre d’autorisations régionales attribuées s’élevait à 165 en 2016.

Objectifs

Evaluer l’efficacité de méthodes susceptibles de faire perdurer l’activité de la pêche dans un contexte réglementaire européen contraignant pour les pêcheurs

Actions

  1. Acquérir des données biologiques et environnementales servant à alimenter les modèles d’estimation de stocks et de dynamique de population. Les paramètres biologiques et environnementaux servant à calibrer le modèle de dynamique de population ont été déterminés pour chaque lagune ou complexe lagunaire : relation taille/poids, sex-ratio, croissance, température moyenne annuelle de l’eau. Ils reflètent les conditions locales propres à chaque lagune.
  2. Evaluer l’efficacité d’engins de pêche plus sélectifs.
    Choix Des Sites :
    L’ensemble des prud’homies de la région a été contacté afin d’identifier les lagunes sur lesquelles certains pêcheurs avaient changé leurs habitudes de pêche et utilisaient des engins à mailles plus grande.
    Une fois les lagunes identifiées, des réunions ont été organisées dans les prud’homies concernées pour expliquer le projet aux pêcheurs, identifier les changements d’engins de pêche et les volontaires pour participer.
    3 lagunes ont été sélectionnées (Mauguio, Ayrolle et Salses-Leucate). Sur chaque lagune, les captures d’engins de pêche « traditionnels » ont été comparées avec celles d’engins de pêche « modifiés » : soit des capéchades en maille de 10 mm, soit des verveux doubles en maille de 12 mm.
  3. Tester l’efficacité des mesures de gestion pour une pêche durable à partir des données et résultats obtenus dans les objectifs 1 et 2 à l’aide d’un modèle de dynamique de population.

Résultats

Les engins modifiés/verveux permettent d’avoir des captures équivalentes en poids à celles obtenues avec des engins traditionnels mais avec moins d’individus capturés. Le bénéfice des mailles modifiées dépend de la lagune considérée. Il faut également tenir compte des périodes pendant lesquelles les expériences ont été réalisées et qui sont différentes (Avril à Juin pour Maguio, Septembre pour l’Ayrolle et Septembre à Octobre pour Salses-Leucate). Les engins modifiés/verveux sont des engins plus sélectifs et capturent moins de spécimens d’espèces accessoires.

Les résultats obtenus par la modélisation pour tester l’efficacité, ne doivent pas être considérés comme fiables dans l’absolu. Il s’agit d’une approximation de la réalité.

L’avantage est que ce modèle permet de tester différentes actions de gestion locale, comme l’utilisation d’engins de pêche plus sélectifs, afin d’évaluer leur efficacité en termes de captures par les pêcheurs et d’échappement d’anguilles argentées. L’utilisation du modèle sur toutes les lagunes de notre région n’a pas été possible en raison d’un manque de données.