La dernière décennie a vu émerger une prise de conscience environnementale qui se traduit notamment par la nécessité de limiter les impacts des activités anthropiques sur l’environnement.
Le milieu marin est particulièrement concerné par cette tendance avec l’application des directives « habitat-faune-flore » et « oiseaux », justifiant la création du réseau de sites Natura 2000, et de la directive cadre « stratégie pour le milieu marin » (DCSMM), visant à atteindre le bon état écologique du milieu marin. Les activités de pêche professionnelle, et en particulier les arts traînants de fond, sont ainsi régulièrement visées pour leur interaction avec les écosystèmes marins, et notamment les habitats benthiques.
Ces interactions sont à l’origine de nombreuses propositions de mesures de gestion de la pêche, mais également de zones d’interdiction, concernant les arts traînants et parfois également les arts dormants, qui pourraient voir le jour prochainement. De telles mesures entraîneraient des diminutions conséquentes des zones de pêche des navires français, les amenant à se reporter sur d’autres zones/pêcheries ou alors à stopper leur activité en cas d’impossibilité de report, et impacter ainsi l’ensemble de la filière à terre dans l’approvisionnement du marché. Ces interdictions découlent parfois du principe de précaution, dans la mesure où les connaissances sur l’impact des différents engins de pêche sur les habitats marins concernés, de même que sur l’état écologique de ces habitats, des populations, sur leur sensibilité ou leur vulnérabilité et capacité de résilience sont lacunaires.
Ce projet s’inscrit ainsi dans une volonté de maîtriser les conséquences sur les activités de pêche professionnelle de l’application des réglementations environnementales communautaires.
Du fait des enjeux précédemment cités, le CNPMEM a choisi de proposer de réaliser un bilan des connaissances sur les interactions entre engins de pêche et habitats marins. Ce projet a été financé par France Filière Pêche (FFP) et le CNPMEM.