Le Golfe du Morbihan est une zone Natura 2000, encadrée par un SMVM (Schéma de mise en valeur de la mer) où les activités anthropiques sont nombreuses. Dans cet espace naturel sensible, la question des interactions entre activités et habitats […]

Thématique : Espèces pêchées ou élevées, stocks, Innovation, Techniques de pêche ou de cultures marines | Localisation : Golfe de Gascogne | Filière : Pêche

Contexte

Le Golfe du Morbihan est une zone Natura 2000, encadrée par un SMVM (Schéma de mise en valeur de la mer) où les activités anthropiques sont nombreuses. Dans cet espace naturel sensible, la question des interactions entre activités et habitats naturels est une question récurrente à laquelle doit répondre aujourd’hui la pêche professionnelle pour pouvoir continuer à exister dans des conditions viables.

Depuis de plusieurs années, les pêcheurs professionnels cherchent à évaluer leur impact sur les herbiers en fonction des pratiques. Ils s’interrogent notamment sur l’impact du malaxage des premiers centimètres de vase et du piétinement des zones, sur l’impact d’une pêche modérée à différentes périodes.

L’objectif de cette étude est donc de suivre le recouvrement en zostères naines (Zostera noltii) de la vasière de Boëd, au Nord-Ouest du Golfe du Morbihan, pêchée de décembre à avril sur une année et de la comparer avec la pêche effectuée durant l’hiver précédent pour évaluer l’impact de la pêche à pied professionnelle hivernale sur l’état de l’herbier et sur son évolution.

Objectifs

Suivre le recouvrement en zostères naines (Zostera noltii) de la vasière de Boëd, au Nord-Ouest du Golfe du Morbihan

Evaluer l’impact de la pêche à pied professionnelle hivernale sur l’état de l’herbier et sur son évolution

Actions

Le protocole choisit pour ce suivi est :

  • Une cartographie précise de l’activité de pêche et une quantification de l’effort de pêche.
  • Une modélisation de la végétation de la vasière de Boëd par survol de drones. Un premier drone permet la production d’images multispectrales de la zone : orthophotographie avec une précision de 2,2 cm/pixel et calcul de l’indice NDVI (Indice de végétation par différence normalisée). Un deuxième drone photographie et filme en haute définition 7 placettes réparties sur l’ensemble de la vasière avec des surfaces de 45 à 65 m² à une précision de 3mm/pixel ce qui permet une vérification terrain sans déplacements.

Résultats

La résultante de ces survols est la production de cartes de répartitions des différents types de végétation : algues rouges, vertes et zostères naines sur la vasière telles que suit :

 

Carte de la végétation en juin 2018                                 Carte de la végétation en août 2018

 

Les cartes de décembre, janvier, mars et avril montrent une absence totale de la végétation durant l’hiver et une reprise de celle-ci en avril.

La superposition des zones de pêches de la saison 2017/2018 avec les cartes de juin et août 2018 semble montrer qu’une pêche modérée (moins de 10h de pêche par carré de 10m*10m) provoque un léger retard de pousse en juin mais qui est totalement rattrapé en août. La comparaison des deux cartes montre un impact fort des zones recouvertes par les algues vertes sur la pousse des herbiers.

Une poursuite du dossier est indispensable pour s’affranchir de la variabilité naturelle des zostères. Le prochain dossier continuera la démarche, la complétera avec des zones où l’impact de piétinement et d’arrachage est maitrisé et s’attachera à essayer d’automatiser les traitements et à cartographier plus finement l’effort de pêche par maille. L’impact de la pêche à pied sur les oiseaux hivernants pourra compléter la démarche et conclure définitivement sur la compatibilité entre l’activité de pêche à pied professionnelle, les habitats d’herbiers à zostères et les oiseaux hivernants.