Le traict du Croisic est un des principaux secteurs de production conchylicole des Pays de la Loire. Il se caractérise par une spécificité en termes d’espèces produites, à savoir la coque (Cerastoderma edule) et la palourde (Ruditapes philippinarum). Depuis 2013, […]

Thématique : Pathogènes, maladies, parasites, nuisibles, Techniques de pêche ou de cultures marines | Localisation : France, Golfe de Gascogne, Pays de la Loire | Filière : Aquaculture, Conchyliculture

Contexte

Le traict du Croisic est un des principaux secteurs de production conchylicole des Pays de la Loire. Il se caractérise par une spécificité en termes d’espèces produites, à savoir la coque (Cerastoderma edule) et la palourde (Ruditapes philippinarum).

© Smidap

Depuis 2013, le traict du Croisic est confronté à des épisodes de mortalité des populations de palourdes japonaises (R. philippinarum) en élevage. Face à cette situation et aux inquiétudes et incertitudes qu’elle soulève, le Syndicat des Parqueurs du traict du Croisic a sollicité le SMIDAP pour mieux appréhender ce nouveau contexte, rechercher et tenter d’identifier les causes éventuelles des phénomènes de mortalité, préciser leur localisation géographique, quantifier leur importance, mesurer leur évolution potentielle, lever les interrogations soulevées par certains quant à l’emploi de produits d’écloserie.

Objectifs

Caractériser les phénomènes de prédation éventuelle sur les palourdes et préciser l’existence ou non d’une prédation différentielle entre le baliste et la dorade

Rechercher et identifier des agents pathogènes et suivre leur évolution

Mener des suivis comparatifs de différentes pratiques culturales pour évaluer les conséquences sur les mortalités

Actions

Cette étude a pour finalité de suivre l’évolution et le comportement des différentes populations de palourdes élevées dans le traict du Croisic.

Elle se déclinait sur la globalité d’un cycle de production (22 mois). Elle intègre la détermination des périodes de mortalités et des classes d’âge concernées, la mise en évidence de l’impact éventuel de l’origine (captage naturel, écloserie) et/ou des techniques d’élevage appliquées, la recherche d’agents pathogènes potentiels, l’influence d’une prédation éventuelle par les poissons (dorades, balistes).

Elle s’articule autour de 5 axes :

  • Conduite d’une enquête exhaustive auprès des professionnels en lien avec le syndicat afin d’appréhender et de quantifier les stocks de palourdes présents ou à venir dans le traict en 2016 et d’identifier leurs caractéristiques respectives (localisation, origine, âge, mortalité éventuellement observée,….).
  • Suivi des performances à l’élevage de populations de palourdes issues d’écloserie sur un cycle complet de production. Suivi de la croissance et de la survie. Mise en évidence des périodes de mortalité (chronologie, importance).
  • Détermination de l’impact de l’origine initiale des palourdes. Testage comparatif de lots issus de différentes écloseries et de captage naturel.
  • Caractérisation de l’influence éventuelle de la zootechnie d’élevage retenue et appliquée (prégrossissement sous filet, préparation initiale du sédiment,…)
  • Recherche systématique et identification potentielle de pathogènes en cas de mortalités sur les différentes populations touchées, notion de veille pathologique.

Résultats

Cette enquête préalable a permis de montrer l’absence d’un effet site quant aux phénomènes de mortalité rencontrées en 2014 et 2015, une relative synchronicité des phases de mortalités et limitées uniquement aux périodes hivernales et pré-printanières, la caractérisation des épisodes de mortalité majoritairement par une remontée des palourdes à la surface du sédiment, une sensibilité plus élevée des populations de palourdes d’écloserie par rapport à celles issues du captage naturel. Cette observation est néanmoins à nuancer du fait de l’absence de suivi des souches de captage naturel, notamment au niveau de leurs densités initiales.

Pour ce qui est de l’impact des pratiques culturales spécifiques à l’élevage de la palourde. Elles ne sembleraient avoir d’influence sur les potentialités de mortalité. Le recours au filet de protection, susceptible d’induire des phénomènes de colmatage et d’anoxie, n’est appliqué par la profession (résultat du questionnaire) que sur une période de temps limitée et uniquement afin d’assurer un bon enfouissement et maintien sur site des naissains de palourdes lors du semis. Un suivi réalisé sur deux mois a montré l’absence d’impact de ce procédé sur les volets croissance et survie.

La présence d’espèces (dorade, baliste) susceptibles d’impacter les élevages à plat de coquillages dans le traict du Croisic était une des pistes avancées pour expliquer les mortalités importantes observées sur les parcs. D’après les résultats de l’enquête, peu de professionnels observent des phénomènes de prédation, d’une part car ils sont difficilement observables et d’autre part car seuls les parcs en bordure de chenal sembleraient être impactés. Les différents suivis terrain conduit sont confirmé la présence potentielle de dorades et/ou de balistes en bordure du chenal de Pen Bron, mais ils n’ont pas permis de mettre en avant de phénomènes de mortalités associés.

Retrouvez toutes les études et les rapports du SMIDAP concernant la conchyliculture sur leur site internet