Fragilisée par des variabilités importantes des rendements d’élevage depuis le début de la décennie 2010, la profession mytilicole a demandé au CREAA l’acquisition de références en matière de production. Pour ce faire, un observatoire des pratiques et des récoltes dans […]

Thématique : Écosystèmes et environnement, Espèces pêchées ou élevées, stocks | Localisation : France, Golfe de Gascogne, Nouvelle-Aquitaine | Filière : Aquaculture, Conchyliculture

Contexte

Fragilisée par des variabilités importantes des rendements d’élevage depuis le début de la décennie 2010, la profession mytilicole a demandé au CREAA l’acquisition de références en matière de production. Pour ce faire, un observatoire des pratiques et des récoltes dans les pertuis charentais a été mis en place dès 2013 en s’appuyant pour ce qui concerne l’implication de professionnels vendéens, sur une collaboration avec le CRC Pays de la Loire dans un premier temps et avec le SMIDAP depuis cette année.

 

 

Objectifs

Acquérir les références zootechniques de la production de façon standardisée tout au long du cycle d'élevage depuis le recrutement jusqu'à la commercialisation. Ce sont, d'une part, des indicateurs biologiques tels que la survie, la croissance, la qualité de chair et, d'autre part, les quantités récoltées en fonction des pratiques professionnelles.

Caractériser les sites d'élevage ainsi que les campagnes de production notamment, en les comparant avec les années précédentes.

Et, à plus long terme, définir les systèmes de production en place dans les différents sites des pertuis charentais sous la dépendance de leur environnement et de leurs capacités trophiques.

Actions

Pour atteindre ces objectifs, différentes actions sont mises en œuvre avec la collaboration active et indispensable de 8 partenaires professionnels :

  • un suivi du captage de naissains complète le suivi des larves de moules réalisé par ailleurs.

Il compte un site historique : les Saumonards au nord de l’île d’Oléron ainsi que 7 autres points suivis le long du littoral des deux pertuis Charentais

  • Et pour 9 sites suivis par le CREAA et un par le CRC-Pays de la Loire :
    • une évaluation des productions intermédiaires que constituent les pelisses de pieux et de filières.
    • une évaluation des récoltes des produits marchands sur filières et sur pieux.

Les professionnels consacrent une partie de leurs installations à des suivis témoins et pour certaines actions, pêchent eux-mêmes ou embarquent le technicien du CREAA. Les localisations des suivis ont été choisies comme étant représentatives des résultats que la profession obtient au cours de la même saison.

 

 

 

 

 

Résultats

Les suivis effectués pendant la saison de production ont permis de mettre en évidence :

  • Un très fort recrutement sur cordes avec des valeurs 2,5 fois plus élevées sur le site des Saumonards que la normale.
    Sur les sites du pertuis Breton, les densités étaient globalement moitié plus faibles qu’à l’ordinaire.
  • Une saison de production 2019 marquée par une surmortalité des moules marchandes apparue en avril et maximale au mois de mai. Elle a touché essentiellement le pertuis Breton. Les données recueillies montrent des volumes récoltés globalement à la baisse comme en 2018. La baisse de production sur les filières et les pieux du pertuis Breton a été de près de la moitié alors qu’en baie d’Yves et à la Malconche l’impact a été très faible.
  • Un déficit de croissance important en raison probablement d’un été sec et chaud. La quantité de chair et un indice de remplissage importants ont néanmoins favorisé l’attractivité commerciale du produit.
  • Une récolte de pelisse de filière en début d’automne globalement plus faible que la moyenne des années antérieures  sur les trois implantations de filières des pertuis.
    Pour ce qui concerne les pieux, l’impossibilité de produire de la pelisse est à rapprocher du manque de pousse estival et des mauvaises conditions météorologiques de l’automne.
  • Au-delà des cas de mortalités exceptionnelles connues en 2014, 2016 et 2019, les fortes variabilités de croissance et de qualité de chair qui sont caractérisées dans le cadre de l’observatoire depuis 2014, interrogent sur les capacités productives des sites de bouchots dans le contexte du changement global.