En 2014, la Coopération Maritime Conseil et Services, la Scapêche, l’ifremer lorient se sont regroupés pour engager une réflexion sur des techniques de pêche alternatives (au chalut) dans le cadre de l’appel à projets de France Filière Pêche sur la […]

Thématique : Innovation, Techniques de pêche ou de cultures marines | Localisation : Golfe de Gascogne | Filière : Pêche

Contexte

En 2014, la Coopération Maritime Conseil et Services, la Scapêche, l’ifremer lorient se sont regroupés pour engager une réflexion sur des techniques de pêche alternatives (au chalut) dans le cadre de l’appel à projets de France Filière Pêche sur la « Diminution des rejets ». Le projet PASAMER a ainsi vu le jour afin d’adapter la palangre automatique à la capture du Sabre et du Merlu. Cette technique de pêche, une fois mise au point, permet de réduire les rejets et la consommation de carburant. Si le merlu est actuellement capturé, par certaines flottilles, à l’aide de palangres manuelles l’automatisation de cette technique permettrait de rendre le métier de la palangre plus attractif pour les marins.

Objectifs

Adapter la palangre automatique à la capture du Sabre et du Merlu

Actions

Les essais ont été menés sur l’Héliotrope, ancien chalutier de 33m reconditionné en palangrier. La palangre est constituée d’une ligne mère, sur laquelle sont fixés les avançons qui portent les hameçons.

La palangre automatique impose certaines contraintes dans sa réalisation : on ne peut pas utiliser d’hameçons de petite taille, la longueur de l’avançon est de l’ordre de 50 cm et ils sont espacés de 1,50 m sur la ligne mère. Les matières sont également imposées, ainsi que la nature et la taille des appâts.

Avant le filage, les hameçons sont stockés sur des rails. Chaque rail contient 1080 hameçons. Un palangrier comme l’Héliotrope peut contenir une trentaine de rails.

Le filage est réalisé à une vitesse de l’ordre de 6 nœuds. La boëtteuse permet de fixer l’appât sur les hameçons, à une cadence de 2 appâts par seconde. Au cours des essais les appâts testés ont été du maquereau, de l’encornet et du hareng. Lors des essais de palangre semi-pélagique des flotteurs et des lests étaient placés en alternance sur la ligne mère.

Un modèle numérique a été développé pour simuler les opérations de filage et d’immersion de la palangre. Ce logiciel permet dans un premier temps d’évaluer le temps nécessaire à l’immersion. Cette durée dépend bien sûr de la profondeur mais aussi des caractéristiques de la palangre, comme le diamètre et le poids de la ligne mère, des avançons, des lests et des flotteurs. Le temps que met la palangre pour atteindre le fond est un paramètre important car l’efficacité des appâts a une durée limitée. Une fois les lests arrivés sur le fond, le logiciel permet d’évaluer la hauteur des flotteurs et donc la hauteur d’eau sur laquelle on peut espérer pêcher les espèces.

Le courant affecte fortement la géométrie de la palangre et ses capacités de pêche. Le modèle permet d’estimer ses effets et éventuellement d’ajuster la conception de la palangre pour éviter qu’elle ne se couche complètement sur le fond.

La palangre est remontée 4 à 6 heures après le filage. Le virage de la ligne s’effectue à une vitesse moyenne de 1,5 nœuds, qui correspond à la remontée d’une trentaine d’hameçons par minute. Ces hameçons sont stockés, au fur et à mesure, sur les rails pour être prêts à procéder à un nouveau filage de la ligne à la fin du virage.

Résultats

Qu’il s’agisse de la zone, de la profondeur, du gréement de l’engin ou de l’appât, les expérimentations menées durant près de 2 ans, nous ont donné l’opportunité de tester et d’évaluer la viabilité économique de cette nouvelle technique en situation réelle d’exploitation.

Les résultats de cette étude apportent aujourd’hui un éclairage sur les contraintes techniques et pratiques de la pêche à la palangre de fond automatique. Nous avons pu constater que cette technique n’était pas adaptée à la capture des espèces ciblées pendant les essais et, plus précisément, les captures commerciales sont apparues insuffisantes au regard des coûts liés à l’exploitation d’un navire de 33m avec 13 hommes d’équipage.

Cela étant, si les essais n’ont pas été concluants sur la pêcherie de sabre et de merlu, nous avons constaté qu’elle pourrait avoir un intérêt sur de plus petites unités en ciblant des espèces à fortes valeurs ajoutées comme les sparidés, ou les gadidés