L’étude de la pêcherie et de ses captures accessoires a permis d’identifier une prédominance des raies pastenagues violettes dans les captures en juillet et en août. Cette espèce représente 53% des captures en nombre, mais uniquement 14% des captures en volume. Le thon rouge représente 37% des captures en nombre (76 % en volume), le requin peau bleue et l’espadon représentent respectivement 6% et 4% des captures en nombre.
La sélectivité des engins de pêche déployés en surface repose sur la taille des hameçons et des appâts utilisés, ainsi que sur l’utilisation d’un bas de ligne en nylon. Ainsi, les cas de décrochement et de cassure de l’hameçon et de la ligne sont fréquents et peu d’individus de requins de grande taille sont capturés. Les taux de mortalité directe des raies et requins peau bleue sont négligeables (respectivement 2 et 6%), et le taux de mortalité du requin peau bleue après libération semble également peu élevé (inférieur à 25%).
Dans le cadre du projet, 81 animaux ont été équipés de marques (44 requins peau bleue, 24 raies pastenagues violettes, 6 espadons et 7 tortues marines). Ces marquages ont permis de caractériser les mouvements de nage du requin peau bleue : cette espèce passe 20% de son temps en surface, 80% entre 0 et 50 m, mais peut également évoluer jusqu’à 1 000m de profondeur. Les requins se déplacent sans cesse sur le pourtour méditerranéen, couvrent des distances importantes dans les zones exploitées par la pêcherie, et peuvent venir sur le plateau continental en fin de printemps et durant l’été, notamment dans le Golfe du Lion. Aucun individu marqué n’a quitté la Méditerranée Occidentale.
Les analyses génétiques ont détecté des signaux de goulots d’étranglement et une homogénéité génétique quasi complète chez la population étudiée.
La raie pastenague pourrait supporter de grands écarts thermiques (3 à 12°C en 24h), et traverser aisément la thermocline pour évoluer dans les eaux froides et sombres, jusqu’à 480 m de profondeur.
Chez les tortues caouannes, une possibilité de dormance sur la côte française a été identifiée. Les données télémétriques sont en cours d’analyse, afin d’identifier les mécanismes influençant la distribution spatiale des individus, et de déterminer des zones d’habitats potentiels.
Peu d’informations ont été recueillies sur les prises accessoires d’oiseaux de mer, mais des essais seront réalisés dans le cadre du projet ECHOSEA-KIT.